QUELQUES INFORMATIONS SUR UNE POLLUTION DITE ÉMERGENTE
Le « TROP DE BRUIT » en MER

La célérité du son est 4,5 fois plus élevée dans l’eau que dans l’air.

Les sons de basse fréquence se propagent beaucoup plus loin que les sons de haute fréquence.

La surface renvoie presque intégralement les sons qu’elle reçoit, c’est un véritable « miroir acoustique ».

En résumé

  • bruits environnementaux (bulles, vagues, pluie, tempêtes)
  • bruits biologiques (crissements des mandibules des crustacés, sons des cétacés)
  • bruits d’origine anthropique ( les sonars militaires, la prospection de pétrole et de gaz, la marine marchande et la navigation de plaisance en sont les principales sources)

Émissions sonores des cétacés

  • Mégaptère (chant) domaine de fréquence 30-8000Hz, niveau de source 145-190dB
  • Rorqual commun (mugissement) : 30-75 Hz, niveau de source 155-165 dB
  • Grand dauphin (sifflement) : 800-24000 Hz, niveau de source 125-173 dB
  • Grand dauphin (clics) : 30-15000 Hz, niveau de source 218-228 dB
  • Cachalot (clics) : 100-3000 Hz, niveau de source 210-230 dB

Il existe une grande variété de cris et d’appels, de nombreuses catégories de sons (sons composés et complexes), beaucoup de variantes dans les sifflements.

Pour comparaison, l’oreille humaine supporte un son de 160 dB maximum et le spectre audible de l’homme est de 20 Hz à 20 KHz bien sûr variable avec l’âge…

  • De 80 à 90 dB : tondeuse à gazon, klaxon de voiture, tronçonneuse électrique
  • De 90 à 100 dB : route à circulation dense, atelier de forgeage, TGV
  • De 100 à 110 dB : marteau-piqueur à moins de 5 mètres dans une rue, discothèque, concert amplifié
  • De 110 à 120 dB : tonnerre, atelier de chaudronnerie
  • De 120 à 130 dB : sirène d’un véhicule de pompier, avion au décollage
  • De 140 à 150 dB : course de Formule 1
  • 170 dB : fusil d’assaut
  • 180 dB : décollage de la fusée Ariane, lancement d’une roquette

Depuis 40 ans, le volume sonore sous-marin double tous les dix ans

La contribution humaine à la pollution sonore des océans a augmenté au cours des dernières décennies.

Le bruit humain est devenu la principale composante du bruit marin de certaines zones et le bruit est directement lié à l’industrialisation croissante de l’océan.

Les principales sources sonores sous-marines d’origine anthropique :

  • les sonars militaires
  • la prospection de pétrole et de gaz
  • la marine marchande
  • la navigation de plaisance

Plus de deux millions d’espèces peuplent les océans :

Il n’est pas possible de connaître l’impact du bruit sur chacune de ces espèces et la communauté scientifique manque encore de connaissances pour comprendre l’impact précis des nuisances sonores.

Émissions sonores des sonars

Les sonars servent à détecter les sous-marins ou d’autres objets, et rendent infernale la vie des baleines et d’autres espèces marines.

«Le bruit est si intense que les êtres humains ne le supporteraient pas. C’est comparable à la détonation supersonique d’un avion de combat à proximité immédiate de nos oreilles.»

Dieter Paulmann, Chairman d’ Okeanos Foundation for the Sea, décrit ainsi l’intensité des sonars militaires.

Émission sonore des canons à air

Parmi les pires sources de bruit pour les espèces marines, on trouve les canons à air de haute performance utilisés pour la prospection sismique. À quelques secondes d’intervalle, ils projettent des pressions sonores allant jusqu’à 260 décibels dans les eaux et le sous-sol marin, pour y déceler les gisements de pétrole et de gaz.

Échouage dauphins Sérignan
Parmi les pires sources de bruit pour les espèces marines, on trouve les canons à air de haute performance utilisés pour la prospection sismique. À quelques secondes d’intervalle, ils projettent des pressions sonores allant jusqu’à 260 décibels dans les eaux et le sous-sol marin, pour y déceler les gisements de pétrole et de gaz.

Organes auditifs détruits, hémorragie interne, embolie, rupture pulmonaire, perte de l’audition, affaiblissement du système immunitaire, procréation insuffisante ou nulle, ne sont que quelques-unes des atteintes à la santé observées chez les cétacés. Mais le vacarme sous-marin ne nuit pas seulement aux mammifères marins. On peut partir du principe qu’il menace pratiquement toutes les espèces marines, car la plupart d’entre elles s’orientent à l’aide de l’ouïe.

Effets physiologiques liés aux niveaux sonores reçus :

Les ondes sonores de plus de 200dB entraînent la résonance d’organes, mandibules, oreilles moyennes, poumons, sinus et causent des lésions de gravité variable.

Effets physiologiques liés aux niveaux sonores perçus :

Surdité temporaire ou définitive qui dépendent des niveaux perçus (seuil d’audition, chaque cétacé ayant sa propre courbe de sensibilité / audiogramme) ainsi que la durée d’exposition.

Les ondes sonores ont des effets comportementaux (dérangement, interruption d’activité, fuite, panique) qui dépendent des niveaux perçus. Selon le contexte, des niveaux perçus qui n’ont pas une intensité extrêmement forte peuvent avoir des conséquences fatales. Par exemple, on a observé que des groupes de dauphins pouvaient s’éloigner des sonars puissants, mais se sont retrouvés dans une baie refermée, soumis à un risque d’échouage. Ou bien, des dauphins isolés de leur groupe (nourrissons) incapables de fuir dans une bonne direction, peuvent alors être soumis à des niveaux sonores extrêmement forts qui entraînent leur mort.

Émission sonore issue des navires marchands

Carte sonore ocean baleine
Le bleu représente le bruit de fond naturel des océans, les points plus clairs représentent le chant des baleines franches.
Carte sonore polution bruit ocean
Cette carte visualise le bruit d’un seul navire commercial entrant dans un port. Les petits points clairs sont étouffés par le bruit de ce navire.

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